LA VIE TRES PRIVEE DE MONSIEUR SIM: BACRI VS DARKVADOR
LA VIE TRES PRIVEE DE MONSIEUR SIM (16 decembre 2015)
Une corde et un tabouret s'ilvouplé
Ca casse pas trois pattes à un canard
Elève studieux, peut mieux faire
Chair de poulasse, les yeux qui piquent
Larmichettes, frissons, collé au siège
Impossible d’échapper à la vague Star Wars cette semaine. Du paquet de céréales aux slips kangourous, j’ai bouffé du sabre laser du matin au soir. Je ne vais pas me faire d’amis(es) en disant cela mais je n’ai jamais accroché à ces histoires de Jedi (Maman, Jedi n’est pas le Spin-Off de Vendredi de Robinson Crusoé). Pour être tout à fait honnête je ne suis même pas certain d’avoir terminé le moindre film de la saga (J’entends le peuple geek crier sa colère au pied de mon immeuble « Qu’on pulvérise ce traître au pistolet-magma et qu’on disperse ses cendre sur Pluton »). Je préfère de loin le jeu d’acteur de Jean-Pierre Bacri à celui de Darkvador pour son interprétation du côté obscur de la force.
Parce que oui, cette semaine, il n’y avait pas que la sortie d’un nouvel épisode de Chewbacca à la plage ou Darkvador fait des gaufres à la crème de marrons. Un autre film, plein de promesse à la vue de la bande-annonce, m’a donné l’eau à la bouche « La vie très privé de Monsieur Sim ».
Le pitch est très simple : Un quinquagénaire chômeur abandonné par sa femme déambule en bagnole dans le sud de la France afin de débuter les premiers jours de son nouveau job « Vendeur de brosses à dents écologiques ». Le décor est posé. La solitude d’un homme banal et ennuyeux, maladroit dans ses relations avec les autres (avec son ex-femme, sa fille, son père ou son amour de jeunesse) qui tente de compenser ses carences affectives dans un délire schizophrène avec son GPS ( avec la voix SENSUELLE de jeanne cherhaL) qu’il personnifie en le baptisant Emmanuelle.
Le simple fait de revoir Mr Bacri me file la chair de poule. J’ai en tête ses répliques ronchonnes de nounours dégarni dans Un air de famille et cette complicité avec Alain Chabat mi-homme mi-chien dans Didier. Cette grande gueule au cœur tendre m’émeut autant que Jean-Gabin dans un Singe en hiver. Le scénar n’est pas du tout le même (qualitativement nous en sommes même très loin) mais j’y retrouve l’humanité et la sensibilité d’un grand bonhomme qui, sous ses airs dédaigneux, n’est qu’une boule de fragilité et d’amour.
La réputation de JP pour son humour noir, son cynisme, laissait espérer un sans-faute tragico-comique mais malheureusement même la présence de Vincent Lacoste (qui prend le risque de se lancer dans des rôles de plus en plus dramatiques après sa caricature géniale d’un ado boutonneux dans Les beaux gosses) n’arrive pas à donner de profondeur à un film certes attachant mais au ton forcé et caricatural.
Certaines scènes restent marrantes comme ses nombreux monologues par exemple. Celui dans l’avion sera tellement ennuyeux que son voisin en crèvera ou celui dans un restaurant sur une aire d’autoroute, où tel un scientifique chevronné, il tentera d’expliquer à un parait inconnu que le concept de la cloche à repas est une invention géniale permettant de conserver son plat au chaud en attendant de terminer son entrée.
Malheureusement trop de pistes, trop d’histoires parallèles, trop de confusions, qui, au final, transforment la performance de Jean-Pierre Bacri en une bizarrerie sans âme. Une fois de plus cela montre la difficulté à filmer la banalité, le quotidien, sans tomber dans le cliché.
Un beau gâchis pour des acteurs de cette trempe (Vincent LACOSTE, isabelle gelinas, VILAMA PONS, MATHIEU AMALRIC, FELIX MOATI) et un réalisateur qui avait auparavant réalisé Le nom des gens, César du meilleur scénario original en 2011.
allez je vais voir star wars 27...CULTURE GENERALE OBLIGE (J'ai surtout envie de me bastonner avec un EWOK).