LOVE & MERCY: DEPRESSION, DROGUE ET ROCK N'ROLL
love&MERCY (1 er juillet 2015)
Une corde et un tabouret s'ilvouplé
Ca casse pas trois pattes à un canard
Elève studieux, peut mieux faire
Chair de poulasse, les yeux qui piquent
Larmichettes, frissons, collé au siège
« God Only Knows » ça te dit quelque chose gamin ? Non ça n’est pas que le générique de la pub de Nespresso ! C’est LE titre des Beach Boys, groupe mythique de surf rock des années 70. Effectivement tu n’étais pas né mais il est encore temps de t’inculquer le goût des bonnes choses ! Pose ce joint immédiatement saligaud et va voir Love & Mercy, le biopic de Brian Wilson (Qui n’est pas le fruit de l’union entre Brian Molko chanteur de Placebo et de Steven Wilson ancien leader de Porcupine Tree), enfant surdoué et torturé de la pop. Parce que tout l’intérêt du film réside dans ce paradoxe : comment faire une musique légère et créative tout en étant hanté par un désordre mental schizophrénique ?
Le film de Bill Pohlad alterne entre la jeunesse créative de Brian (interprété magistralement par Paul Dano) et sa période bad trip plus récente de 1966 à 1968 ( intrepreté par John Cusack)
A la base Brian Wilson n’a qu’un rêve : défoncer les Beatles et Phil Spector pour qui il voue une admiration quasi religieuse. Sauf que, derrière chaque folie créatrice se cache un passé singulier vecteur d’une personnalité hors norme. Pour Brian, c’est l’emprise de son daron tyrannique, qui, plus jeune, n’hésitait pas à lui mettre des patates dans la tronche ce qui lui valu d’être sourd d’une oreille à 96%. Ce fut également son frangin, le Docteur Eugène Landy, encore plus manipulateur que le domestique de Liliane Bettencourt, qui le bourrait de médocs pour en faire son jouet, sa marionnette afin d’en tirer un maximum de pognon. Heureusement, derrière tout génie se cache une femme, Melinda, qui l’arracha à cet enfer chimique en lui donnant 5 beaux gamins et dont il est toujours le mari à ce jour.
Outre le fait de découvrir l’œuvre musicale des Beach Boys qui ne se résume pas qu’à des chansonnettes pour surfeurs ( Brian Wilson n’ayant d’ailleurs jamais mis un pied sur un surf), c’est la vision dark et introspective de son personnage principal qui en font un film dérangeant et touchant. Allez Brian, vienS me faire un calinou, tout va bien maintenant.
Quand j'ai entendu parlé de ce film sur les Beach Boys chez Drucker, j'étais sceptique. Ça puait le surf, la crème solaire, les bikinis et les chansons pour adolescents boutonneux.
J'ai pris une claque dans la gueule dès les premières images. On est bien loin d'un groupe de scouts angéliques mais face au mal-être d'un génie dirigé par les voix qu'il a dans le ciboulot et la pression d'un père violent ainsi qu'un frérot manipulateur qui veut s'en foutre plein les fouilles.
Je n'ai plus du tout envie d'être une rock star parce que j'ai ressenti la souffrance de ce mec pour qui la musique n'était plus une simple passion mais un exutoire de toutes ces visions psychédéliques lui martelant l'esprit en permanence (un peu comme ma belle-mère le dimanche).
Ému et touché par la prestation des acteurs dont le mal-être s'est impregné dans l'accoudoir de mon siège mais aussi ébloui par les textes d'un groupe que je connaissais à peine, par des arrangements exceptionnels et par des morceaux beaucoup moins connus que leur tubes interplanétaires que ma mère siffle encore en faisant des gauffres.
Je file de ce pas écouter l'intégralité des Beach Boys pour la première fois, plus de 50 ans après parce que comme disait Brian Wilson "The world would show nothing to me, So what good would living do me ?".
Les Dents de ta Mère. 39 likes. Ras la touffe des critiques de films façon thèse en école de cinéma .Ici le 7ème art respire comme dans un bistrot:avec...
https://www.facebook.com